Environs de Southampton de Jules Dupré

Des peintres de l’École de Barbizon, Jules Dupré a toujours été considéré comme le plus sensible à l’influence anglaise.

C’est en 1831 qu’il part pour l’Angleterre mais cette influence a sans doute largement précédé son voyage, tant le goût pour les artistes anglais était alors présent en France. Ces années sont celles où il élabore son art, ses références, et enracine sa pratique dans l’étude et la fascination de la nature. Grâce à la protection de Lord Graves (1804-1870), Jules Dupré séjourne plusieurs mois en Angleterre depuis son arrivée à Plymouth dans le Devonshire jusqu’à son départ pour Southampton dans le Hampshire et consacre ce voyage à la peinture de paysages.

L’influence de John Constable (1776-1837)

L’influence du grand paysagiste anglais, spécialiste des ciels, se lit sur tous les registres, dans le choix des sujets, dans la matière, dans la manière. Les paysages ouverts de Dupré, peints après son séjour anglais et dont fait partie Environs de Southampton, témoignent surtout d’une connaissance réelle des oeuvres de Constable datant de la période de Hampstead où, par rapport à celles de sa première période de Flatford, les paysages sont plus vastes, les ciels plus grands, et où l’air et le vent parcourent un horizon plus plat et placé plus bas.
La leçon de Constable a été merveilleusement comprise par Jules Dupré, comme en témoigne l’extraordinaire composition Environs de Southampton.

Le chef-d’oeuvre de la période anglaise de Jules Dupré

L’acquisition de ce chef-d’oeuvre couronne la collection de peintures, de dessins et de gravures de Jules Dupré possédée par le musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq, troisième collection de France d’oeuvres de l’artiste, après le Louvre et le musée des Beaux-arts de Reims.

C’est grâce au soutien exceptionnel du Ministère de la Culture (Fonds du Patrimoine), du Fond Régional d’Acquisition pour les Musées (DRAC Ile-de-France et Conseil régional d’Ile-de-France), à la forte mobilisation d’une centaine de donateurs privés ainsi qu’à l’appui spontané et très généreux d’entreprises mécènes – SPIE, Eiffage Immobilier Ile-de-France, Thales, Caisse d’Epargne Ile-de-France, Sogeres – que le musée a pu acquérir ce chef d'oeuvre.