Glacière de Cassan
Glacière du 18e siècle.
Situé près de Nogent, le fief de Châteaupré passe par mariage à Philippe de Cassan, gentilhomme piémontais devenu français en 1583.
En 1708, François III de Cassan épouse Reine Geneviève Bergeret.
En 1778, Pierre Jacques Bergeret de Grancourt (1742 - 1807), receveur général des finances, devient propriétaire du domaine.
Il le complète en achetant dix-huit parcelles et lance un grand projet d'aménagement avec la création d'un lac ponctué d'îles et celle de plusieurs fabriques à l'antique.
Le nouveau château s'élève sur l'île principale que baigne une fausse rivière au tracé sinueux, régulée par des déversoirs cachés sous le Pavillon chinois. Au-delà de la ruelle aux vaches, une glacière est bâtie dans le bois de Cassan.
Une tablette de Zimri-Lim, roi de Mari en Haute-Mésopotamie de 1775-1761 avant J-C, relate la fondation d'une glacière à Terqa.
Dans l'Iran du 4e siècle avant J-C, la glace amenée des montagnes pendant l'hiver était stockée dans des constructions enterrées pour être utilisée dans les mois les plus chauds.
En Occident, les glacières antiques et médiévales ne sont pas formellement attestées.
Leur construction s'est répandue au 17e siècle et au siècle des Lumières, tout grand domaine se devait d'en posséder au moins une pour refroidir aliments et boissons pendant les mois d'été.
Les hôtes des châteaux pouvaient ainsi déguster les sorbets – introduits en France par la reine Catherine de Médicis (1519 - 1589).
Son implantation était soigneusement choisie, en terrain sec mais proche d'un étang parfois creusé à cet effet.
Les couches de glace prélevées entre décembre et février étaient soigneusement compactées jusqu'à la porte, la neige tassée pouvant pallier l'absence de gel vif. Un épais matelas de paille était disposé par-dessus.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les troupes allemandes avaient installé un lieu d'assemblage de missiles V1, des stocks de munitions et un dépôt de carburant dans les bois de Cassan.
Les balles récemment retrouvées au fond de la glacière sont liées à cette occupation. Les trous de bombes présents alentour témoignent de bombardements alliés de juillet et août 1944.
