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L'Abbé Henri Breuil
Né à Mortain, en Normandie, en 1877, le jeune Henri s’installe très tôt à Clermont, dans l'Oise, où son père remplit les fonctions de Procureur de la République.
Il fait ses études à l'école primaire de la Ville, puis entre au collège Saint-Vincent de Senlis chez les Frères Maristes.
Après avoir obtenu son baccalauréat, il entre au Séminaire d'Issy-les-Moulineaux où il rencontre des maîtres avec lesquels il aura de libres entretiens au cours de ceux-ci les problèmes de la création et de l'évolution de l'espèce humaine sont souvent abordés.
Une affinité intellectuelle s'établit avec son professeur de sciences, l'abbé J. Bouyssenie, passionné de géologie, qui l'initie aux méthodes de classification et lui procure des ouvrages capables de le familiariser avec les abstractions de la préhistoire.
C'est ainsi que le jeune séminariste, tout en répondant à sa vocation religieuse, pénètre dans les arcanes d'une science jusqu'ici imparfaitement explorée.
En 1904, Henri Breuil obtient sa licence d'Histoire Naturelle.
En 1910, il est ordonné prêtre à Saint-Sulpice, mais ses supérieurs reconnaissant ses dons et ses goûts pour les études scientifiques, lui accordent une certaine liberté et l'évêque de Soissons le décharge de toute activité paroissiale.
C’est alors pour l'abbé le début de la grande aventure. Les explorations se succédèrent et le savant surnommé le globe-trotter de la préhistoire poursuit à travers le monde entier le moindre indice capable d'ajouter un maillon à la chaîne qui relie les civilisations disparues.
De son propre aveu, il reconnaîtra avoir passé 8 années de sa vie sous terre à explorer des grottes.
En 1911, l'abbé est nommé professeur d'Ethnographie Préhistorique à l'Institut de Paléontologie Humaine. Puis il est chargé de cours en Sorbonne en 1927 et 1928, et enfin nommé professeur au Collège de France de 1929 à 1947.
En 1938 il est élu membre de l'Institut.
En 1947, peu après avoir pris sa retraite de professeur au Collège de France, il achète une maison à L‘Isle-Adam où il vient se reposer entre deux voyages. Déjà titulaire de nombreuses décorations, il est élevé au grade de Commandeur de la Légion d'Honneur en 1958.
Dans les correspondances de l’abbé Breuil on peut constater combien le souvenir de sa maison adamoise est présent dans sa mémoire.
Qu’il soit au Cap, en Chine ou en Islande, il récolte quelques grains susceptibles de germer dans son jardin ; il déracine un arbuste qu’il espère acclimater dans son modeste enclos.
Il appelle "sa forêt" un coin abrité de son jardin où il a réuni des plantes exotiques presque inconnues dans nos régions ce qui ne l'empêche pas de tailler avec amour ses nombreux rosiers et ses arbres fruitiers. Jamais son penchant pour la nature ne se ralentira.
Le 14 août 1961, l'abbé Henri Breuil meurt à L'Isle-Adam, à l’âge de 84 ans.
C’est avec la discrétion qui le caractérisa toute sa vie qu’il quitte ce monde. Selon ses dernières volontés, sans discours, sans cérémonies officielles, il rejoint ses ancêtres dans le petit cimetière de Belleu, près de Soissons.
Il avait consacré 60 ans de sa vie à la recherche des éléments permettant d'établir l'arbre généalogique de l'espèce humaine.
Il laisse une œuvre considérable, traduite en plusieurs langues. Dans le monumental ouvrage "Quatre cents siècles d'art pariétal" paru en 1952, il donne la mesure de l'ensemble de ses recherches.
En 1970, une plaque commémorative est apposée sur le mur de sa propriété de L'Isle-Adam, au 8 rue du Docteur Senlecq.
Mais la Municipalité avait déjà honoré "le père de la Préhistoire", en 1967, en donnant son nom à une nouvelle voie créée dans l'ancien parc Manchez.
Coordonnées
Rue du Docteur Senlecq
95290
L'Isle-Adam
Infos pratiques
Henri Breuil (1877-1961)